Le dernier passage de l'empereur Napoléon Bonaparte

C'était le samedi 12 décembre 1840, dans le plus grand étonnement de la population Porchevilloise... Une lettre du Ministre de l'Intérieur, du 4 décembre, prévient Aubernon. Préfet de Seine-et-Oise que les restes mortels de l'empereur Napoléon Bonaparte remonteront la Seine jusqu'à Courbevoie et qu'il y aura seulement une cérémonie funèbre, celle de Paris, le convoi ne devant s'arrêter nulle part.
La frégate la Belle Poule, était arrivée à Cherbourg le 30 novembre, portant le corps de Napoléon jusque là, de Sainte-Hélène.
L'Angleterre, sur demande de Louis-Philippe avait consenti à ce retour des cendres. Le Prince de Joinville fils du Roi, commandait l'expédition. Le bateau remontant la Seine traversait la Seine-et-Oise, de la Roche Guyon à Maisons et le Préfet devait, suivant les termes de son arrêté du 5 décembre 1884 prendre des mesures qui, tout en facilitant l'expression des sentiments de deuil et d'admiration pour ce grand homme, mettrait le passage du convoi à l'abri de tout obstacle et garantirait la sûreté et l'ordre public.
Le passage était prévu pour le 12 entre Vernon et Mantes et pour le 13 jusqu'à Maisons ... En fait, le convoi arriva le 11 au soir à la Roche Guyon, passa à Mantes, Porcheville, Meulan et Triel le 12 et stationna à Poissy, se remis en marche le 13, stationna à Maisons le 13 au soir.
Pas de cérémonies funèbres, même aux arrêts. Tout ce qu'on pouvait faire c'était une sorte de haie d'honneur sur les rives. Tout se passa selon ces sages prévisions, à la réserve d'un passage trop en avance sur l'horaire qui surprit les gens de Mantes, Porcheville, Meulan et Triel.
Il faisait très froid avec de courtes averses de neige. Victor-Hugo qui racontait longuement la cérémonie parisienne, signalait : "l'attitude recueillie et grave des populations riveraines sur le trajet du Havre à Paris"